Les cancers gynécologiques – qui touchent l’utérus, les ovaires, le col de l’utérus, la vulve ou le vagin – affectent chaque année des milliers de femmes en France. Au-delà des traitements médicaux (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie), ces pathologies ont des impacts importants sur le corps, le mental et la vie quotidienne.
Fatigue, troubles digestifs, douleurs pelviennes, bouleversements hormonaux, altération de l’image de soi : autant de réalités parfois invisibles mais bien présentes. Prendre soin de soi, c’est alors se réapproprier son corps, son bien-être et sa dignité, même en pleine tempête. Voici 7 gestes simples et accessibles pour vous accompagner, jour après jour.
1. Adapter son alimentation à son corps en mutation
Lorsque l’on suit un traitement contre un cancer gynécologique, l’alimentation devient un soutien essentiel. Elle aide à maintenir l’énergie, à mieux tolérer les traitements et à éviter la dénutrition, en particulier dans le cancer de l’ovaire.
Les traitements peuvent entraîner une perte d’appétit, des nausées, de la constipation ou des diarrhées. Adapter son alimentation est alors un geste de soin :
- Mangez en petites quantités mais plus souvent dans la journée.
- Privilégiez les aliments faciles à digérer : compotes, légumes cuits, soupes.
- Introduisez des sources de protéines à chaque repas (œufs, poisson, tofu).
- Buvez régulièrement, même en l’absence de soif.
Et surtout : ne vous culpabilisez pas. Écoutez votre corps, vos envies, vos limites. Si besoin, demandez conseil à une diététicienne spécialisée en oncologie.
2. Bouger pour contrer la fatigue… et retrouver son corps
L’un des paradoxes du cancer, c’est que plus on est fatiguée, plus il est bénéfique de bouger un peu chaque jour. L’activité physique adaptée (APA) réduit la fatigue, améliore l’humeur, le sommeil et limite la perte musculaire.
Pas besoin de pratiquer un sport intense. Ce qui compte, c’est la régularité :
- Marchez 15 à 30 minutes par jour, selon votre énergie.
- Faites quelques étirements doux le matin ou en fin de journée.
- Essayez le yoga, le tai-chi ou la gymnastique douce avec un professionnel.
Après une chirurgie pelvienne ou une radiothérapie, un accompagnement par un kinésithérapeute formé en cancérologie est recommandé pour éviter les douleurs et retrouver de la mobilité.
3. Chouchouter sa peau et son intimité
Les traitements pelviens (radiothérapie, chirurgie, chimiothérapie) peuvent entraîner sécheresse, irritation, démangeaisons, brûlures ou pertes vaginales. Des gestes simples permettent d’apaiser ces effets gênants :
- Nettoyez la zone intime avec un gel lavant doux, sans savon, au pH neutre.
- Évitez les douches vaginales, les lingettes parfumées ou les déodorants intimes.
- Appliquez un soin hydratant vulvaire ou un lubrifiant à base d’eau (sur avis médical).
- Portez des sous-vêtements en coton, lavés sans adoucissant.
Votre confort intime fait partie intégrante de votre bien-être. N’hésitez jamais à en parler à votre soignant : c’est un sujet médical, pas un tabou.
4. Préserver la qualité de son sommeil
Les traitements, les douleurs, l’anxiété ou les bouffées de chaleur liées à la ménopause provoquée peuvent perturber fortement le sommeil. Pourtant, bien dormir est essentiel pour récupérer, physiquement et psychologiquement.
Quelques habitudes à adopter :
- Instaurez une routine relaxante avant le coucher : respiration, musique douce, infusion.
- Évitez les écrans au moins 1 heure avant de dormir.
- Gardez votre chambre fraîche, calme et confortable.
- Parlez à votre médecin si vous avez des insomnies régulières : il existe des solutions non médicamenteuses efficaces (sophrologie, phytothérapie).
5. Soulager les effets secondaires au fil des jours
Chaque cancer gynécologique peut s’accompagner d’effets secondaires spécifiques : nausées, constipation, douleurs pelviennes, troubles urinaires ou vaginaux.
Ce que vous pouvez faire :
- Stimulez votre transit par une alimentation riche en fibres, de l’eau, et un peu d’activité physique.
- En cas de douleurs ou de brûlures, n’attendez pas : signalez-les à l’équipe médicale.
- Les soins de support comme l’aromathérapie, l’acupuncture ou les massages peuvent vous aider.
Ces effets secondaires ne doivent jamais être banalisés : ils peuvent être soulagés, souvent facilement, si on les prend en compte à temps.
6. Se reconnecter à soi pour apaiser l’esprit
Le cancer bouleverse l’image de soi, la relation à son corps, la féminité, parfois la sexualité. Dans les cancers gynécologiques, ces bouleversements sont d’autant plus profonds qu’ils touchent l’intimité même.
Il est essentiel de se reconnecter à soi :
- Acceptez de ressentir de la colère, de la tristesse, du découragement : ce sont des émotions normales.
- Parlez-en à un psychologue, une sexologue, une personne de confiance.
- Offrez-vous des moments de bien-être : maquillage, massage, balade en nature.
- Participez à des groupes de parole ou des ateliers dédiés aux femmes touchées par un cancer.
Vous n’êtes pas seule, et vous avez le droit de prendre soin de votre corps et de votre esprit.
7. Accepter de demander de l’aide
Demander du soutien, ce n’est pas être faible. C’est faire preuve de courage. L’accompagnement est un droit, et de nombreuses ressources existent :
- Soins de support à l’hôpital (psy, diététique, kiné, sexologie)
- Associations de patientes comme IMAGYN, La Vie Autour, RoseUp
- Assistantes sociales pour vous aider sur les aspects administratifs, professionnels ou financiers
- Lieux d’accueil pour les femmes en parcours de soins
Vous avez le droit d’être soutenue, écoutée, comprise.
Ces gestes qui changent tout
Aucun de ces gestes ne remplace un traitement. Mais tous participent à votre guérison globale. Ils vous permettent de rester actrice de votre quotidien, de préserver votre dignité, et de retrouver une forme de normalité dans l’épreuve.
Vous n’êtes pas seulement une patiente : vous êtes une femme, forte, vivante, et digne d’être accompagnée dans chaque aspect de sa vie.